L'invention de l'agriculture

Le réchauffement progressif du climat qui intervient à la fin de la dernière époque glaciaire créée, dans de nombreuses régions, un environnement moins difficile pour les hommes, et favorise la croissance de la végétation.

C’est dans ce nouvel environnement que certains groupes de chasseurs-cueilleurs se sédentarisent. Ils entreprennent de domestiquer la nature en cultivant des plantes, dont ils se nourrissaient déjà à l’état sauvage, et en élevant certains animaux qu’ils chassaient jusque-là.

Vers -9500 ans, les premières traces d’agricultures apparaissent au Moyen-Orient, entre le Néguev et l’Euphrate, puis plus largement dans l’ensemble du croissant fertile et en Anatolie. Les premières plantes exploitées sont diverses céréales : du blé, de l’orge, du seigle, ou des légumes secs comme les lentilles, les pois ou les fèves. Parallèlement, ces premiers agriculteurs réussissent à domestiquer plusieurs variétés animales comme les chèvres, les moutons, les porcs ou les bovins.

Vers -8000 ans, sans aucun lien avec le Moyen-Orient, l’agriculture fait également son apparition dans les vallées des grands fleuves de la Chine comme le Yang-Tsé-Kiang ou le fleuve Jaune. Le riz sauvage est domestiqué dans le sud du pays et le millet dans le nord. L’élevage des animaux concerne principalement le porc, le buffle, le canard ou les poulets.

Un peu plus tardivement, d’autres foyers de domestication apparaissent toujours de façon indépendante.

Vers -7000, en Nouvelle-Guinée, sont domestiqués la banane, l’igname, le porc et le poulet.

Vers -6000, au Mexique sont domestiqués le maïs, la courge, le canard et la dinde. À la même époque, dans les Andes, le haricot, la pomme de terre, le lama et le canard. 

Vers -4000, en Afrique, des bovins sont domestiqués, puis apparaissent les cultures du millet et du sorgho.

L’invention de l’agriculture ne se résume pas à une innovation technique. Elle implique également la sédentarisation des hommes, jusque-là majoritairement nomades, et entraine une très forte accélération de la croissance démographique. L’expression « révolution néolithique » désigne ces profonds changements.

En partant des premiers foyers de domestication, cette révolution néolithique se diffuse dans un espace plus large soit par « acculturation » des populations de chasseurs-cueilleurs qui adoptent les techniques et le mode de vie des agriculteurs, soit par déplacements migratoires de ces derniers dont le nombre augmente rapidement.