Cette carte fait partie d’un ensemble de 19 cartes animées portant sur L'expansion coloniale de l'Europe 1820-1939
En 1830, les Algériens musulmans autochtones forment une population rurale et villageoise qui exploite de façon extensive des terres en propriété tribale traditionnelle.
Leur nombre estimé à environ 3 millions baisse à un peu plus de 2 millions en 1872 par suite des famines et violences des décennies de conquête. Ils sont cependant 4 millions en 1901 et un peu plus de 6 millions en 1936.
Paupérisée et refoulée de ses terres par les confiscations et le cantonnement, cette population croissante entre dans le salariat agricole, reflue vers les hauts plateaux ou s’exile vers les villes. À partir de la Grande Guerre, une frange des hommes se tourne vers l’émigration en métropole.
Avec la conquête, ont été amorcées l’implantation de colons européens et l’appropriation des terres indigènes, pour conforter l’occupation française.
Les créations officielles de centaines de villages, les concessions par l’État de terres confisquées aux indigènes et la colonisation individuelle libre, ont fait de l’Algérie une colonie de peuplement européen, alimentée par les forts courants d’immigration espagnole, italienne, mais aussi maltaise, suisse et allemande.
En 1872, la population européenne ne dépasse pas 280 000 habitants ; elle double cependant avant 1900 et approche, à la fin des années trente, un million d’habitants. Ceux-ci sont aux trois quarts urbanisés, et désormais majoritairement Français suite à la loi de naturalisation de 1889.
La IIIe République voit triompher les intérêts économiques coloniaux, et les terres détenues par les Européens atteignent plus de 3 millions d’hectares à la veille de la Deuxième Guerre mondiale.