La Volta portugaise (la « boucle »)

Au XVe siècle, les Portugais ignorent que la terre tourne sur elle-même et n’ont pas les connaissances scientifiques pour comprendre la circulation atmosphérique.

C’est l’expérience accumulée qui leur permet de surmonter progressivement les difficiles conditions de navigation dans l’Atlantique.

Partir du Portugal vers le sud pour longer les côtes de l’Afrique ne pose guère de problèmes : il suffit de se laisser porter par les alizés. En revanche, le retour est difficile.

À partir du tropique du cancer, les alizés poussent vers le large. En se laissant déporter, les Portugais découvrent qu’il existe plus loin des vents réguliers qui soufflent de l’ouest et qui offrent une solution beaucoup plus rapide pour le retour au Portugal que de louvoyer à proximité de la côte.

La découverte de cette première « boucle », la volta, permet les allers-retours réguliers entre le Portugal et le golfe de Guinée.

Une fois l’équateur passé, les vents rendent difficile la navigation côtière vers le sud. De nouveau, les navigateurs portugais découvrent qu’il ne faut pas craindre de s’éloigner de la côte et prendre une direction opposée à son objectif pour retrouver ensuite des vents favorables.

Ainsi, pour rallier les Indes puis revenir, Vasco de Gama et ses successeurs, décrivent-ils une deuxième volta qui passe très au large de l’Afrique, s’appuie sur les grands vents d’ouest de l’Atlantique sud et propulse les navires vers l’océan Indien.

La navigation le long de cette double boucle bénéficie de l’aide des grands courants marins et, jusqu’à la fin de la marine à voile, la volta sera la route utilisée par les navires entre l’Europe et l’Asie.