Cette carte fait partie d’un ensemble de 9 cartes animées

Voir série : Naissance de l’Islam et l’empire arabo-musulman

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L’empire abbasside VIIIème - XIIIème siècles

Cette carte fait partie d’un ensemble de 9 cartes animées portant sur Naissance de l’Islam et l’empire arabo-musulman


Lorsque les califes abbassides détrônent les Omeyyades de Damas en 750, ils prennent le contrôle de la quasi-totalité de leur territoire, en dehors du Maghreb et d’al-Andalus qui s’autonomisent rapidement.

Les Abbasides ont été portés au pouvoir grâce au soutien d’une armée originaire du Khorasan, en Iran oriental ; ils abandonnent Damas et la Syrie, bastion-pro-omeyyade, pour s’installer en Iraq où ils fondent, en 762, la cité califale de Bagdad sur la rive occidentale du Tigre.

L’empire est découpé en provinces administrées à partir de capitales régionales par des gouverneurs nommés par les califes. L’autorité abbasside y est rappelée par la mention du nom du calife dans le prêche du vendredi.

L’impôt est collecté localement ; une partie est dépensée sur place tandis que le reste est envoyé à Bagdad. Un efficace réseau d’information renseigne le calife et son administration sur les événements survenus dans les provinces, enfin des cadis nommés par le calife dans chaque grande ville assurent un maillage judiciaire à l’échelle de l’empire.

Depuis l’Ifriqiya jusqu’à l’Asie centrale les territoires abbassides sont à leur apogée sous le règne d’al-Mansûr (754-775) deuxième calife de la dynastie et fondateur de Bagdad. Dès la fin du VIIIème siècle cependant certaines régions s’émancipent de l’État central et donnent naissance à de petites dynasties autonomes.

Dans un premier temps des gouverneurs nommés par le calife parviennent à pérenniser leur pouvoir donnant naissance à des dynasties locales comme celles des Aghlabides en Ifriqiya (800 – 909), des Samanides dans l’Orient iranien (819-1005) ou, plus tard, des Tulunides d’Egypte et de Syrie (868 – 905). Dans d’autres régions certains chefs arrivés au pouvoir par les armes sont suffisamment puissants pour faire reconnaitre leur autorité par le calife comme les Saffârides d’Iran oriental (861 – 1003) ou les Tâhirides (821-873). Dans les deux configurations ces souverains continuent à reconnaitre l’autorité nominale des Abbassides mais mènent une politique autonome conservant tout ou partie des impôts pour financer leurs propres armées et administrations. 

Cette autonomisation des provinces engendre un affaiblissement de l’État abbasside dont le contrôle effectif se limite désormais aux régions centrales du Dar al-Islam. De plus l’Iraq lui-même est marqué par l’instabilité à la fin du IXème siècle avec la révolte des esclaves Zanj (869-883) et des dissidents ismaéliens et qarmates.

Dans le courant du Xème siècle, l’autonomisation des régions abbassides est suivie par l’apparition d’états indépendants qui ne reconnaissent pas tous la légitimité des Abbassides. Au Maghreb le mouvement ismaélien, une des branches du chiisme prend le pouvoir grâce au soutien de tribus berbères et leur chef Ubayd Allâh fonde en 909 le califat fatimide.

En 929 le descendant de la lignée omeyyade en al-Andalus se proclame calife de Cordoue et trois califes se disputent désormais la gouvernance du monde musulman. 

Dans les années 940 des chefs de guerre originaires du sud de la Caspienne, les Buyides, prennent le pouvoir en Iran et en Iraq. Ils s’arrogent le titre de « grand émir » et imposent une tutelle politique aux Abbassides qui sont privés d’armée et de ressources fiscales. En Iran le pouvoir est divisé en plusieurs émirats dirigés chacun par un membre de leur famille. Un siècle plus tard, les Turcs seldjoukides chassent les Bouyides pour établir un pouvoir de même type. Le califat abbasside, après avoir connu un redressement politique et militaire au XIIème siècle, est finalement aboli par les Mongols qui prennent Bagdad en 1258.