Cette carte fait partie d’un ensemble de 9 cartes animées

Voir série : Naissance de l’Islam et l’empire arabo-musulman

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L’empire islamique au centre des échanges du monde médiéval

Cette carte fait partie d’un ensemble de 9 cartes animées portant sur Naissance de l’Islam et l’empire arabo-musulman


La formation de l’empire islamique dans le sillage des conquêtes arabes des 7e-8e siècles a unifié pour la première fois des territoires situés à l’ouest et à l’est du Proche-Orient et placé sous une seule domination une partie des côtes de la Méditerranée et de l’océan Indien.

La pacification des territoires de l’empire, la diffusion des mêmes normes légales de la péninsule Ibérique à l’Asie centrale et plus encore l’adoption de monnaies communes, le dirham d’argent et le dinar d’or, ont favorisé la prospérité économique et le développement des échanges.

À l’intérieur de l’empire, les villes connaissent un spectaculaire développement, villes anciennes comme Damas ou nouvelles comme Fustat.  

Cette croissance urbaine augmente la demande en biens de subsistance, stimule les cultures agricoles et l’artisanat, mais elle suscite également le déploiement de réseaux d’échange sur grandes distances pour satisfaire les besoins des élites urbaines en produits de luxe.

Par l’océan Indien, depuis les Moluques et la côte de Malabar, arrivent les épices, clou de girofle, noix de muscade, poivre….

Depuis la Chine, les bois précieux, la soie mais aussi les céramiques.

Par les vallées du Dniepr et de la Volga, passent les peaux et les fourrures de la forêt boréale.

D’Europe de l’Ouest, viennent le bois de construction et les métaux qui font défaut à l’empire islamique.

Par les pistes trans-sahariennes transitent l’ivoire et les plumes d’autruche, mais aussi et surtout l’or extrait des mines d’Afrique de l’Ouest, qui étaient restées inconnues du monde antique.

De toutes les régions voisines de l’empire islamique, enfin, viennent les esclaves destinés aux fonctions domestiques et aux métiers des armes.

La présence de monnaies islamiques bien au-delà des frontières de l’empire, comme à Cluny en France ou dans l’île de Gotland en Suède, atteste de l’ampleur, inconnue jusque-là, du commerce sur longue distance.

Le déplacement du centre de gravité de l’empire en Iraq, avec la fondation de Bagdad en 762, fait de la Mésopotamie le carrefour de ces réseaux d’échange à grande distance. Le commerce maritime transite alors par le golfe Arabo-persique et le port de Bassorah, tandis que les routes terrestres, jalonnées de relais de poste, convergent vers la nouvelle capitale impériale.

Au 10e siècle, cependant, la formation de l’empire des Fatimides centré sur l’Égypte détourne le commerce de l’océan Indien vers la mer Rouge et favorise la reprise des échanges en Méditerranée qui avaient fortement décru au début du Moyen Âge. Les lettres des grands marchands juifs de Fustat illustrent cette nouvelle position centrale de l’Égypte : le réseau de leurs correspondants s’étire de l’Italie à la côte ouest de l’Inde en passant par tous les centres urbains du monde islamique.