Cette carte fait partie d’un ensemble de 12 cartes animées

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Un exemple de carte animée

Jérusalem intégrée à l’empire de l’islam (années 630-11e siècle)

Cette carte fait partie d’un ensemble de 12 cartes animées portant sur Jérusalem histoire d’une ville-monde


La longue rivalité entre l’empire byzantin et l’empire perse a permis l’expansion de l’empire de l’islam dans la première moitié du VIIe siècle. Dix ans après la mort du Prophète Mahomet en 632, les Arabes ont conquis l’ensemble du Croissant fertile : Palestine-Syrie-Mésopotamie et l’Égypte. La ville de Jérusalem elle-même est conquise à une date mal connue, entre 635 et 638.

À la différence d’autres épisodes militaires qui ont marqué son histoire, la ville ne connait alors  ni destructions importantes ni changement significatif de la population : les Juifs, bannis par les Byzantins, sont néanmoins autorisés à s’y réinstaller.

Les nouveaux maîtres de la ville font rapidement construire un lieu de culte. La première mosquée de Jérusalem est édifiée à l’extrémité sud de l’ancien mont du Temple. Cet espace, resté à l’abandon depuis la christianisation de la ville au IVe siècle, est ainsi réintégré dans Jérusalem avec l’islam. Appelée al-Aqsa (la « mosquée la plus éloignée »), elle conserve l’orientation sud de l’esplanade et n’est donc pas strictement orientée vers la Mecque.

Cette mosquée sera reconstruite après plusieurs tremblements de terre successifs, elle date pour l’essentiel, dans son état actuel, du XIe siècle.

Un autre monument plus énigmatique, également situé sur le mont du Temple, a contribué à faire de Jérusalem (al-Quds en arabe) la troisième ville sainte de l’islam. 

Le dôme du Rocher est construit sur l’ordre du calife Abd al-Malik ; achevé en 691-692, c’est l’édifice islamique le plus ancien conservé à ce jour.

Le Dôme du Rocher n’est pas une mosquée ; il n’est pas orienté vers la Mecque mais centré sur le rocher qu’il coiffe d’un dôme monumental culminant à 25 mètres de hauteur ; son plan octogonal ainsi que son décor de mosaïque l’apparentent d’ailleurs à une église byzantine.

Associé à la mémoire d’Abraham, ancêtre commun des monothéismes, il proclame la supériorité de l’islam sur les religions qui l’ont précédé, à l’endroit même où Dieu créa le monde et où l’humanité se rassemblera pour le Jugement dernier.

Malgré la construction du Dôme du Rocher et la sacralisation de l’esplanade des mosquées, Jérusalem reste une ville d’importance secondaire dans l’empire de l’islam et n’est même pas le chef-lieu de la province de Palestine. Mais elle est un séjour apprécié des califes de Damas, qui y font construire un palais, au début du VIIIe siècle, sous les murs sud du sanctuaire.

La ville est restée majoritairement chrétienne mais on connaît mal son extension au cours des quatre siècles de paix qui suivent son intégration dans l’empire de l’islam.

Cette ère de paix et de prospérité s’interrompt au XIème siècle.

En 1009, soit en l’an 400 de l’Hégire, le calife fatimide al-Hakim, maître de l’Égypte et de la Palestine, ordonne la destruction de synagogues et d’églises, parmi lesquelles l’église du Saint-Sépulcre. Il entend en effet préparer la fin du monde en abolissant toutes les lois religieuses. L’église est reconstruite entre 1012 et 1048.

En 1033, un tremblement de terre détruit de nombreux édifices ainsi que les remparts de la ville. Ces derniers seront reconstruits trente ans plus tard mais délimitent un territoire urbain plus réduit que les murailles byzantines édifiées cinq siècles plus tôt. 

En 1071, enfin, les Turcs Seldjoukides, qui se sont rendus maîtres du Proche-Orient, s’emparent de Jérusalem. La légende noire de leurs violences pèsera lourd à la fin du XIe siècle, lors de l’appel à la Croisade en Occident. Pourtant, en 1092, les Turcs, qui ont confié le gouvernement de la ville à un chrétien, autorisent la construction d’une nouvelle église, Sainte-Marie-Madeleine, au nord de Jérusalem.