Cette carte fait partie d’un ensemble de 19 cartes animées portant sur L'expansion coloniale de l'Europe 1820-1939
À la veille de la colonisation française, la Régence ottomane d’El Djazaïr est un territoire constitué, d’espaces naturels variés entre littoral méditerranéen et immensité désertique du Sahara.
L’Islam assure la cohésion d’un peuplement berbère et arabe, dont les révoltes et le sentiment anti-turc ont très affaibli le pouvoir du sultanat ottoman.
Essentiellement pour des motifs de prestige politique intérieur, l’intervention militaire française est décidée par le roi Charles X en 1830. L’expédition armée débarque à Sidi Ferruch et, après de courts et violents combats, impose la reddition du dey, qui livre Alger avant de s’exiler.
La monarchie de Juillet hérite de cette conquête, puis la conforte en contrôlant les ports et leur arrière-pays immédiat. Une ordonnance royale de juillet 1834 fait de l’ensemble discontinu, une colonie militaire d’occupation sous l’autorité d’un gouverneur général.
Mais Abd-el-Kader s’impose à la tête du Jihad. Il défait une colonne militaire française à la Macta (1835), puis se voit reconnaître le contrôle de l’Oranie intérieure et du Titteri par le traité de la Tafna. La même année, les Français prennent Constantine et se contentent d’une occupation restreinte.
La guerre reprend en 1839, tandis que le territoire occupé par la France prend officiellement le nom d’Algérie.
En 1841, le gouverneur général Bugeaud lance une guerre sans merci - terre brûlée, razzias, massacres - dans un but d’occupation totale. Elle repousse Abd-el-Kader sur les Hauts Plateaux de l’Atlas où sa caravane, la smala, est prise en 1843.
Réfugié au Maroc, l’émir en est chassé en 1845 et doit se rendre, au terme d’une longue fuite, pour échapper aux colonnes françaises.
En 1848, la Seconde République intègre dans le territoire national l’Algérie, organisée en trois départements civils. Toutefois, la conquête de la Kabylie et du Djurdjura commencée en 1849 se prolonge jusqu’en 1857 et des rébellions se manifestent encore du Tell oranais au Constantinois (1864-65).
Par ailleurs, l’avancée militaire se poursuit laborieusement vers le sud saharien.
En 1870, pressée par une brève contestation séparatiste des Français d’Algérie, la Troisième République substitue, aux Bureaux arabes d’administration militaire, un régime civil plus favorable aux colons.
En 1871, sous la conduite de Mohammed el Mokrani, une vaste insurrection, stimulée par la défaite française face à la Prusse, soulève l’est du pays durant quelques mois.
Violente et cruelle, la guerre de conquête a été coûteuse en hommes ; elle a ravagé un pays et affaibli une population musulmane en proie aux famines et aux épidémies.
Ainsi « pacifiée », l’Algérie coloniale est complétée par la conquête des « Territoires du Sud » et atteint les limites sahariennes de l’Afrique Occidentale française peu après 1900.