Cette carte fait partie d’un ensemble de 19 cartes animées

Voir série : L'expansion coloniale de l'Europe 1820-1939

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Conquête et résistances en Indochine française

Cette carte fait partie d’un ensemble de 19 cartes animées portant sur L'expansion coloniale de l'Europe 1820-1939


Au milieu du 19ème siècle, le Vietnam - ou empire d’Annam - est inquiet des progrès de l’impérialisme occidental. Il choisit une politique de fermeture et se rapproche de son suzerain chinois.

Les principautés laotiennes sont presque totalement sous la domination du Siam tandis que le Cambodge, passé sous le double protectorat siamois et vietnamien, semble près de disparaître. La France intervient pour plusieurs motifs :

- La défense des missionnaires et des chrétiens vietnamiens persécutés.

- La volonté de se doter de bases stratégiques entre l’Inde, la Chine et le Pacifique.

- Les intérêts commerciaux, enfin, qui voient dans l’Indochine une porte d’entrée commode vers le marché chinois.

Entre 1859 et 1867, les Français s’emparent de la Cochinchine et offrent leur protectorat au roi du Cambodge, soulagé de secouer la tutelle du Siam.

Mais en 1866-68, Garnier et Doudart de Lagrée remontent le Mékong et révèlent qu’il ne peut être la voie de pénétration espérée vers la Chine, reportant les espoirs français sur le Fleuve Rouge.

Dans un premier temps, la France hésite à intervenir au Tonkin mais impose à l’empereur Tu Duc un premier traité inégal (1874) qui prévoit notamment l’ouverture de trois ports et la libre navigation sur le Fleuve Rouge.

Pourtant, le rejet de ce traité par le suzerain chinois motive une nouvelle intervention militaire française (1882-83) : deux traités successifs (1883 et 1884) placent l’Annam et le Tonkin sous protectorat français.

Face aux résistances de la Cour d’Annam et chinoises, les Français pillent Hué et attaquent la Chine qui reconnaît le protectorat français.

En 1887, l’Union indochinoise est créée. Elle est complétée par le protectorat sur les principautés laotiennes en 1893, puis agrandie du territoire à bail du Guangzhouwan (1898) et de territoires cédés par le Siam entre 1902 et 1907.

Pourtant, la France peine à contrôler l’ensemble du territoire : des révoltes éclatent au Cambodge en soutien au roi Norodom (1885-87), mais surtout en Annam et au Tonkin, au nom du jeune empereur Hàm Nghi. La dernière de ces résistances au nom de la monarchie est la révolte manquée de l’empereur Duy Tan à Hué en 1916.

Mais déjà émergent, surtout au Vietnam, des nationalismes plus modernes, radicalisés par l’attitude hésitante ou répressive des autorités coloniales soucieuses avant tout d’ordre et de « mise en valeur » économique.

La misère et l’action de ces mouvements déclenchent de grands soulèvements en 1930 : manifestations paysannes en Cochinchine, mutinerie de la garnison de Yen Bay, puis soviets paysans du Nghe Tinh.

Une répression terrible décapite les résistances et peuple le bagne de Poulo Condore. Jusqu’en 1939, toutes les réformes sont bloquées, essentiellement par l’intransigeance des colons et les freins administratifs.