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La Judée dans l’empire perse

Cette carte fait partie d’un ensemble de 13 cartes animées portant sur La bible et l’histoire


L’empire perse, également appelé empire achéménide, est établi dans la foulée des conquêtes du roi Cyrus le Grand [r. 559–530], qui vainc le roi des Mèdes à Ecbatane en 550, puis s’empare de Babylone en 539 avant notre ère, mettant ainsi fin à la dynastie néo-babylonienne.

L’expansion territoriale de l’empire se poursuit avec le fils de Cyrus, Cambyse II [r. 530–522], qui étend la domination perse jusqu’à l’Égypte. Et c’est sous son successeur, Darius Ier [r. ca. 522–486], que l’empire atteint sa taille maximale, jusqu’à la Libye et la mer Égée.  

L’image de l’empire perse est plutôt positive dans la Bible, qui ne rapporte aucune révolte des Judéens contre le pouvoir achéménide. C’est à Cyrus qu’est attribuée la décision - présentée comme inspirée par Dieu - de permettre aux Judéens exilés en Babylonie de retourner en Judée.

D’après le livre d’Esdras, c’est également Cyrus qui aurait décidé et financé la reconstruction du temple de Jérusalem.

Ce rôle positif dans l’histoire d’Israël vaut à Cyrus d’être présenté comme le « messie » de Dieu, c’est-à-dire celui que Dieu a choisi pour accomplir ses desseins [Isaïe 45, 1]. Le livre de Néhémie rapporte pour sa part que vers le milieu du 5ème siècle avant notre ère, le roi Artaxerxès I [r. 465–424] autorisa Néhémie, un Juif de Suse, à retourner en Judée pour rebâtir les murailles de Jérusalem [Néhémie, chapitre 2].

Mais la Judée n’est alors plus qu’une toute petite province. Ses frontières se limitent à la région des hautes terres autour de Jérusalem, laquelle est redevenue une ville-temple, mais sans le lustre de l’époque royale. À Jérusalem même, on estime la population de cette époque à seulement 1.500 habitants.

Des archives administratives constituées d’environ 200 tablettes découvertes lors de fouilles archéologiques dans l’Irak actuel montrent que tous les Judéens exilés ne sont pas retournés au pays, loin s’en faut.

Ces documents nous révèlent le dynamisme économique d’une communauté judéenne aux 6ème et 5ème siècles avant notre ère, à Al-Yahudu « la cité de Juda » en Babylonie.

Contrairement aux Assyriens, les Babyloniens en effet ne pratiquaient pas le mélange forcé des populations, ce qui explique la persistance de villages judéens plus ou moins homogènes. Des communautés juives demeureront en Babylonie jusqu’au 20ème siècle.

L’empire achéménide et la « Pax persica » offrent par ailleurs de nouvelles possibilités aux Judéens. Certains vont s’enrôler dans les armées perses qui défendent les frontières de l’empire. Au milieu du 5ème siècle, on trouve ainsi une garnison judéenne à Éléphantine [Yeb en égyptien], à la limite entre l’Égypte et le Soudan. Ces soldats judéens, qui vivent là avec femmes et enfants, sont peut-être les descendants de ceux qui étaient partis de Juda au moment des représailles babyloniennes. Quoi qu’il en soit, le contexte achéménide a semble-t-il favorisé le développement de la diaspora, depuis la Babylonie et la Perse jusqu’à l’Égypte.