Cette carte fait partie d’un ensemble de 13 cartes animées

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Canaan, un petit territoire entre de grands empires

Cette carte fait partie d’un ensemble de 13 cartes animées portant sur La bible et l’histoire


Les récits bibliques accordent une place centrale au « pays de Canaan », le territoire que Dieu donne à Abraham et à sa descendance dans le livre de la Genèse, et que la tradition juive désigne également par les expressions « Terre d’Israël », « Terre sainte » ou « Terre promise ».

Les frontières de la Terre promise par Dieu à Israël varient selon les textes bibliques. Certains passages de la Genèse et du Deutéronome envisagent, de manière utopique, un immense territoire s’étendant de la Méditerranée jusqu’en Mésopotamie [Genèse 15, 18 ; Deutéronome 1, 7 et 11, 24].

D’autres textes évoquent un pays aux dimensions plus réduites avec comme frontière nord la vallée de la Beka. [voir Nombres 34, 1-12 ; Juges 3, 3 ; 1 Rois 8, 65 ; Amos 6, 14].  

Mais d’après la majorité des textes du Pentateuque, [voir Juges 20, 1 ; 1 Samuel 3, 20 ; 2 Samuel 3, 10 ; 17, 11 ; 24, 2.15 ; 1 Rois 5, 5 ; Amos 8, 14] les limites approximatives de Canaan sont au nord le mont Hermon qui s’élève à 2814 mètres, au sud Beer-Shèva dans le Néguev, à l’ouest la mer Méditerranée et à l’est le Jourdain dont le cours constitue une frontière naturelle depuis le mont Hermon jusqu’à la mer Morte, via le lac de Houlé et le lac de Tibériade.

Dans cette configuration, le pays de Canaan mesure environ cinq cents kilomètres du nord au sud et une centaine de kilomètres d’est en ouest. Il est constitué d’une vaste zone désertique au sud d’une plaine côtière relativement propice à l’agriculture, et de zones de collines culminant à 900 mètres d’altitude, au centre du pays et en Galilée. Cette zone centrale, est appelée « les hautes terres » par les historiens travaillant sur l’âge du bronze et du Fer I, elle correspond à ce qui sera appelée par la suite la Judée et la Samarie.

À l’âge du bronze moyen, c'est-à-dire entre -2000 et -1550 environ, le pays de Canaan, est composé de petites cités-états. Du fait de sa position sur la route côtière reliant la vallée du Nil à la Mésopotamie cette région représente un enjeu géostratégique pour les puissants royaumes qui l’entourent : au sud l’Égypte, au nord, dans l’actuelle Turquie, l’empire hittite, à l’est les royaumes du Mitanni, de l’Assyrie, de la Babylonie et d’Élam.

À l’époque où commence la chronologie biblique, Canaan est alors plutôt dans l’orbite de l’Égypte.

Il n’existe pas de vestige archéologique israélite associé à la période du bronze moyen. La première attestation de la présence d’un groupe humain nommé Israël en Canaan date de 1207 avant notre ère : il s’agit d’une stèle de victoire du pharaon Mérenptah, fils de Ramsès II. Celui-ci a maté une révolte en Canaan, et parmi les cités ramenées à l’ordre figure un groupe nommé Israël.

 Le nom « Canaan », commun au IIe millénaire avant notre ère, cède la place à partir du début du premier millénaire à d’autres appellations liées à des entités politiques nouvelles : royaume d’Israël, royaume de Juda, Philistie, entre autres. Le nom « Palestine », lié étymologiquement à celui de Philistie, est quant à lui attesté à partir du Ve siècle avant notre ère ; sous la plume de l’historien grec Hérodote, il désigne surtout la plaine côtière. Au IIe siècle de notre ère, l’empereur Hadrien rebaptisera la province de Judée « Palestine ».