Cette carte fait partie d’un ensemble de 12 cartes animées portant sur Jérusalem histoire d’une ville-monde
Jérusalem est lovée au cœur d’une moyenne montagne, la dorsale « palestinienne », d’orientation nord-sud, qui a été soulevée par une intense activité tectonique.
Située à 800 mètres d’altitude au-dessus du niveau de la mer Méditerranée, la ville domine de 1200 mètres le fossé jordanien, point le plus bas du globe terrestre et extrémité de la tranchée du « Grand rift » qui marque la frontière entre les plaques tectoniques de l’Afrique, de l’Arabie et de l’Eurasie. Ce voisinage explique les fréquents tremblements de terre, dont certains ont été dévastateurs pour les bâtiments et les murailles de la ville. Selon le mot de Julien Gracq, à Jérusalem, « l’épilepsie » de l’histoire sainte et des destructions volontaires fait écho aux vibrations du sol.
Au point de transition entre deux zones climatiques - méditerranéenne à l’ouest et désertique à l’est - cette région de montagne bénéficie de précipitations relativement abondantes mais leur irrégularité pose de graves problèmes d’approvisionnement en eau de la ville.
Le site sur lequel s’est développée Jérusalem est surplombé par deux collines : le mont des Oliviers à l’est et la colline de Sion au sud-ouest. Au centre, sur le versant sud de la colline de l’Ophel, le premier noyau urbain s’est fixé en haut d’un éperon rocheux.
Ces « monts » sont des éminences ruiniformes, découpées au sein du plateau calcaire, « en lapiaz », à l’image du Golgotha. Ce sol tourmenté, précocement exploité en carrières, ménage de nombreuses citernes, en partie naturelles, et constitue autant de refuges pour les sépultures. Il offre une multitude de niches, propices à la production du sacré : eaux souterraines et corps des ancêtres forment autant d’alvéoles calcaires sanctifiées.
Au sommet de l’Ophel, une roche donnera son nom et sa raison d’être au principal sanctuaire de la ville le « Dôme du Rocher ».
Le noyau urbain d’origine domine trois ravins : la vallée du Cédron dont les eaux s’écoulent vers l’est en direction de la mer Morte, la vallée du Hinnom à l’ouest et la vallée du Tyropéon parfois appelée vallée des fromagers, qui coupe en deux la vieille ville actuelle selon un axe nord-sud. Ces 3 ravins se rejoignent au sud au niveau du Puits de Job.
Au nord, la petite vallée de Beth Zeta charrie des eaux abondantes l’hiver, ce qui explique la construction de nombreux bassins dans cette zone pour les besoins en eau de la ville.
La vallée transversale enfin est la seule vallée d’orientation est-ouest, elle a longtemps marqué la limite septentrionale de la ville.
En contrebas de l’éperon rocheux jaillit la source du Gihôn, sa présence explique probablement l’installation d’un groupe d’hommes sur le site à l’âge du bronze.
Longtemps, ces vallées ont orienté le développement spatial de Jérusalem. Certaines ont été comblées au fil du temps et ne sont presque plus visibles aujourd’hui. Le tissu urbain actuel a noyé le site originel dans un périmètre indistinct de plus de 120 km2, alors que la vieille ville proprement dite ne couvre qu’à peine 1 km2.