Cette carte fait partie d’un ensemble de 12 cartes animées portant sur Jérusalem histoire d’une ville-monde
Au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, la communauté internationale se penche une nouvelle fois sur le sort de la ville sainte. Selon le plan de partage voté par l’Organisation des Nations Unies à l’automne 1947, la région Jérusalem Bethléem doit devenir une entité séparée des deux futurs États d’Israël et de Palestine.
Mais l’extermination des Juifs d’Europe accentue encore la pression migratoire en Palestine et rend l’affrontement avec la population arabe locale de plus en plus inéluctable. Conscients de leur impuissance, les Britanniques quittent la Palestine en mai 1948.
La 1ere guerre israélo-arabe s’ensuit immédiatement, conduisant à une partition modifiée de la Palestine.
Pour la 1ere fois de son histoire, Jérusalem est coupée en deux de part et d’autre de la ligne verte qui sépare les Jordaniens à l’est et les Israéliens à l’ouest, qui ont réussi au prix d’intenses combats à conserver le contrôle du mont Sion. Au nord, le mont Scopus qui abrite l’université hébraïque, reste une enclave israélienne. Au sud, le mont du Mauvais Conseil, devient le territoire-refuge des Nations unies.
De part et d’autre du no man’s land, la ville connaît deux destins opposés. À l’est, les autorités jordaniennes se méfient du nationalisme palestinien ; elles font tout pour limiter le développement de la ville et pour la maintenir en position marginale par rapport à Amman, la nouvelle capitale du royaume hachémite.
Le vendredi 20 juillet 1951, à la sortie de la grande prière sur l’esplanade des mosquées, le roi de Jordanie est assassiné par un nationaliste palestinien, accentuant plus encore le divorce entre Jérusalem et Amman.
À l’ouest, au contraire, la ville est proclamée capitale d’Israël dès 1950 et les investissements se multiplient, à bonne distance de la ligne verte. En 1953, l’université hébraïque s’installe sur la colline de Givat Ram ; la même année, une colline voisine est désignée pour abriter Yad Vashem, le futur mémorial de la Shoah. En 1961, encore un peu plus à l’ouest, est inauguré l’hôpital Hadassah. En 1965, le musée d’Israël ouvre ses portes juste à côté du nouveau siège du Parlement, la Knesset, inauguré en 1966.
Jérusalem-ouest se développe rapidement, atteignant 190.000 habitants en 1967, contre à peine 70.000 habitants pour Jérusalem-Est.
La guerre des Six jours, en juin 1967, conduit à la conquête, puis à l’annexion de Jérusalem-Est par Israël. Dans la Vieille Ville, le quartier des Maghrébins est rasé en quelques heures pour ouvrir une vaste esplanade en face du mur occidental. À l’extérieur des murailles, le périmètre de la municipalité est largement étendu en prenant soin, toutefois, de ne pas intégrer les villages palestiniens les plus peuplés.
Pourtant, la réunification de Jérusalem se révèle peu à peu un échec : la population palestinienne s’accroit plus rapidement que la population israélienne, elle refuse de participer aux élections municipales et elle se soulève massivement lors de l’intifada de 1987. Dans la Vieille Ville, aujourd’hui encore, la population juive ne représente qu’à peine 5.000 habitants sur 35.000 au total. Par ailleurs, la plus grande part de la communauté internationale ne reconnaît pas l’annexion israélienne et maintient ses ambassades à Tel-Aviv.