Cette carte fait partie d’un ensemble de 12 cartes animées portant sur Jérusalem histoire d’une ville-monde
Au cours des premiers siècles de notre ère, les communautés chrétiennes se multiplient à l’intérieur de l’empire romain, notamment en Asie Mineure, en Syrie et en Palestine. À la suite de la conversion, au cours des années 320, de l’empereur Constantin, Aelia capitolina devient officiellement chrétienne, au sein de l’empire romain puis byzantin.
Cette conversion, prend une fonction particulière pour Jérusalem qui va être le théâtre d’une invention des lieux saints à partir du récit évangélique. La tradition chrétienne a retenu comme évènement fondateur le séjour de la mère de l’empereur, Hélène, et la redécouverte de la croix dans un abri sous une roche, situé à proximité du temple de Vénus, dont on ne sait s’il constituait alors le capitole qui donne encore son nom à la ville.
Cette « invention » des lieux saints donne une impulsion aux pèlerinages vers Jérusalem. Le plus ancien récit de pèlerinage conservé à ce jour est celui de l’anonyme de Bordeaux en 333. Ce texte n’évoque pas la redécouverte de la croix et décrit essentiellement des monuments liés aux grandes figures de l’Ancien Testament, Salomon et Zacharie, comme si la mémoire juive restait encore la plus prégnante.
Cependant, il mentionne aussi la construction, sur ordre de Constantin, de deux basiliques symétriques, de part et d’autre du mont du Temple : l’une à l’ouest, à l’emplacement de ce qui deviendra le Saint Sépulcre, l’autre à l’est, au sommet du Mont des Oliviers, sur les lieux supposés de l’ascension du Christ.
La christianisation de la ville joue ainsi sur sa propre topographie symbolique : les sanctuaires chrétiens encadrent littéralement le lieu de mémoire central de l’ancienne alliance pour mieux signifier la nouveauté d’un culte qui dépasse le judaïsme en affirmant le souvenir du messie et son retour attendu.
Pour autant, le statut administratif de la ville ne change pas, la capitale de la province romaine reste le port de Césarée sur la côte méditerranéenne.
Ce n’est que lors du concile de Chalcédoine en 451, qu’Aelia Capitolina reprend le nom de Jérusalem et que la ville est élevée au rang de Patriarcat dont le siège est situé au nord de la basilique de Constantin.
Cette période correspond à l’essor des monastères, à l’intérieur et autour de la ville, grâce notamment au mécénat de l’impératrice Eudoxie qui y séjourne entre 438 et 460.
Elle patronne l’édification de l’église Saint Etienne, premier évêque et martyr, au nord de la ville, et d’un autre sanctuaire à proximité du bassin de Siloé.
C’est au cours de la même période que la ville retrouve ses murailles, qui sont étendues vers le sud.
Cet essor de Jérusalem s’explique par la nécessité d’accueillir l’afflux des pèlerins. Il se manifeste au VIe siècle par l’édification d’une « nouvelle » église, la Néa, dédiée à Marie, à l’initiative de l’empereur Justinien. Cette église sera détruite lors du tremblement de terre de 746.
La défense de la ville, malgré la réédification des murailles, reste cependant un point faible, comme en témoigne la prise sans effort de la ville par les Perses Sassanides en 614, et sa reconquête par l’empereur Héraclius en 630. Ce dernier processionne le long des murs avec la relique de la Vraie Croix, avant de l’installer solennellement au Saint Sépulcre auprès du tombeau du Christ.