Cette carte fait partie d’un ensemble de 19 cartes animées portant sur L'Europe et les Nations entre les deux Guerres
L’espoir de voir s’ouvrir une ère de paix et de démocratie en Europe, au lendemain de la guerre, est de courte durée.
La crise économique et financière, liée aux destructions considérables, et ses conséquences sociales : chômage, baisse du niveau de vie, fragilisent de nombreux États.
En Russie, les bolcheviks de Lénine ont pris le pouvoir et veulent exporter le communisme dans toute l’Europe. Ils créent ainsi, la IIIe Internationale en 1919 qui encourage des insurrections en Allemagne, en Hongrie, ou des mouvements de grèves comme en Italie. Ces tentatives révolutionnaires échouent mais elles suscitent la peur dans les opinions et favorisent des mouvements de réaction à l’extrême droite.
Le remodelage de la carte de l’Europe également, suscite de vifs ressentiments qui menacent régimes démocratiques et sécurité collective.
Les vaincus acceptent mal des traités qui leur ont été imposés. C’est le cas en Autriche et en Hongrie, aux superficies désormais très réduites, mais également en Allemagne, où la population rejette le « diktat » de Versailles. La république de Weimar est contestée par des mouvements d’extrême droite, monarchistes ou national-socialistes, qui associent régime démocratique et défaite, et veulent réviser les traités.
L’Italie, pourtant dans le camp des vainqueurs, est, elle aussi, insatisfaite. Elle doit renoncer à une partie de la côte dalmate et à certaines îles de l’Adriatique qui lui ont été promises au moment de son entrée en guerre et qui reviennent finalement au nouvel État de Yougoslavie. Les nationalistes italiens parlent alors de « victoire mutilée » ; le mouvement fasciste, créé à Milan en 1919 par Mussolini, se nourrit de cette frustration, et parvient au pouvoir en 1922.
Le remodelage de la carte n’a pas non plus résolu toutes les questions de minorités nationales. Des populations allemandes vivent en Pologne et en Tchécoslovaquie, un tiers des Hongrois résident désormais hors des frontières de leur pays, en Yougoslavie, les Croates contestent la domination serbe.
Problèmes de minorité et de régions contestées créent des tensions entre les États : entre la Pologne et l’Allemagne en Haute-Silésie, entre l’Allemagne et la Lituanie au sujet de la ville de Memel, entre la Bulgarie, la Grèce et la Turquie dans la région de la Thrace.
L’ensemble de ces facteurs de déstabilisation ont fragilisé les jeunes démocraties nées à la fin de la guerre et la vague autoritaire partie de Hongrie et d’Italie gagne de nombreux pays d’Europe centrale et méridionale, au cours des années 20, restreignant en quelques années l’aire géographique de la démocratie libérale.
Durant les années 1924-1929, le continent connaît une phase de stabilisation relative grâce au retour d’une certaine prospérité et à une volonté de détente internationale dans le cadre de la Société des Nations qui accueille l’Allemagne en 1926. Mais l’Europe n’est pas épargnée par la grande dépression déclenchée par le krach boursier de Wall Street en octobre 1929.